L’essentiel de la réglementation thermique RT 2012
Nous avons tous entendu parler du protocole de Kyoto, du développement durable et du grenelle de l’environnement. Aujourd’hui, c’est du concret, il faudra respecter les engagements qui ont été pris. Globalement la nouvelle règlementation thermique est un bon en avant car elle divise par trois en moyenne les consommations d’énergie des bâtiments par rapport à la règlementation thermique 2005.
Le niveau d’exigence énergétique requis pour les bâtiments basse consommation deviendra la norme de standard de construction.
Dorénavant la règlementation sera contrôlée systématiquement à la réception des chantiers.
La RT 2012 s’applique depuis le 28 octobre 2011 et uniquement aux bâtiments neufs, pour les bureaux, les logements situés en zone ANRU (zones de rénovation urbaine qui permettent aux foyers au revenu modeste d’investir dans l’immobilier avec un taux de TVA préférentiel à 5.5 %).
Pour les logements situés en dehors des zones ANRU, elle s’appliquera à partir du 1er janvier 2013 et enfin pour tous les autres bâtiments tertiaires, la date n’est pas encore connue, mais sera certainement fixée à fin 2012 ou au plus tard le 1er janvier 2013. Ces dates dépendent du type de bâtiment et correspondent au dépôt du permis de construire.
Alors, quelles sont les principales exigences de cette nouvelle réglementation thermique ?
Le maître d’ouvrage ne pourra plus lancer un appel d’offre sans avoir fait réaliser au préalable une étude thermique :
- Calcul du Bbio (besoin bio climatique : il caractérise le bâti)
- Calcul de la Cep (Consommation énergie primaire)
- Calcul de la Tic (Température intérieure de confort)
Il est important de signaler que l’étude thermique et le calcul des performances globales ne relève pas de l’entreprise mais d’un bureau d’étude spécialisé.
Le Bbio ou besoin bio climatique caractérise le bâti. Le Bbio max à ne pas dépasser dépend du type de bâtiment et de son lieu de construction, il est indépendant du système de chauffage. En gros le Bbio, c’est l’enveloppe du bâtiment, son implantation et son orientation. Il est calculé au moment de la conception.
Le CEP, c’est la consommation conventionnelle en énergie primaire du bâtiment. Elle prend en compte les mêmes éléments que le Bbio en y ajoutant les équipements. Ce coefficient CEP à ne pas dépasser (Sa valeur moyenne est de 50 kWh par m2 et par an.) est différent suivant la zone climatique, l’altitude et le type de bâtiment.
Prenant l’exemple d’un logement occupé par une famille et soumis à un climat moyen. Le calcul de la CEP théorique sera basé sur une consommation conventionnelle hors électro ménager, télévision et ordinateur. Dans la réalité, nous savons que la consommation du logement variera selon le climat réel et le mode de vie des habitants. Tout comme une voiture dont la consommation réelle dépend du comportement du conducteur et qui est souvent différente de celle annoncée par le constructeur. Si les occupants du logement consomment plus que la consommation théorique, ce qui est tout à fait possible, on ne peut pas contraindre l’entreprise à refaire les travaux.
Enfin la TIC, température de confort intérieure, est un critère d’exigence de confort d’été. La température intérieure atteinte au cours d’une séquence de 5 jours chauds doit rester inférieure à une température de référence.
Tous ces critères d’exigence réglementaires, le Bbio, la CEP, la TIC, sont calculés par un bureau d’étude thermique.
Lors de la conception du bâtiment par le maitre d’ouvrage, c’est lui qui a la responsabilité de présenter ces critères d’exigences quand il dépose le permis de construire. Ils ne concernent pas l’entreprise, même si il est primordial de bien les connaître.
La RT 2012 prévoit aussi des performances globales à respecter au niveau des ponts thermiques. La nouvelle réglementation thermique impose que la somme totale de toutes les déperditions dues à l’ensemble des ponts thermiques ne dépasse pas un ratio de 0.28 watt par mètre et par degré Kelvin (w/m.°k).
Quant aux ponts thermiques plancher / mur extérieur, leur déperdition doit être inférieure à 0.60 watt par mètre linéaire et par degré Kelvin (w/m.°k).
Là encore, ces valeurs sont calculées par le bureau d’étude.
C’est donc à la conception du projet que le maître d’œuvre devra prévoir des solutions constructives qui incluront le traitement partiel ou total de ces ponts thermiques, comme par exemple l’utilisation de rupteurs de ponts thermiques ou d’une isolation thermique par l’extérieure ou répartie. Attention aussi, à l’utilisation de rupteurs en zone sismique, si ceux choisis par le maître d’ouvrage ne respectent pas la zone sismique du chantier, il est du devoir de l’entreprise de maçonnerie de l’alerter. L’entreprise de maçonnerie devra respecter scrupuleusement le cahier des charges. Il faut que les rupteurs prévus lors de la construction soient ceux mis en œuvre et partout, sinon le bâtiment, une fois chauffé, laissera apparaître des contrôles par thermographie où les rupteurs n’auront pas été positionnés. Enfin, si le maître d’ouvrage a choisi des produits certifiés, c’est qu’ils sont moins pénalisants au niveau de l’étude thermique. Donc, si le choix de la sélection des produits se présente, il faut choisir systématiquement ceux qui sont certifiés.
Il existe deux autres garde fous à respecter, pour une paroi entre un local chauffé et un local non chauffé, le coefficient de transmission surfacique ne doit pas dépasser 0.36 watt par m2 et par degré Kelvin (W/m2 °k), de plus, il faut que la surface minimale de baie vitrée soit supérieure à un sixième (1/6) de la surface habitable.
Une autre exigence de performance est à respecter, une de plus, celle de l’étanchéité à l’air. Elle est mesurée à la livraison du logement, qu’il soit individuel ou collectif et ne devra pas dépasser 0,6 m3 par heure et par m2 de paroi déperditive en maison individuelle et 1 m3 par heure et par m2 en immeuble collectif.
En quoi consiste le test d’étanchéité ou test d’imperméabilité ?
Il s’agit de mettre le bâtiment en surpression ou en dépression de manière à vérifier les fuites d’air parasites et donc de déterminer le niveau de perméabilité tel qu’il est défini dans la réglementation thermique. Le test d’imperméabilité intermédiaire est extrêmement important, car il permet de vérifier l’étanchéité du projet, suffisamment tôt pour qu’il soit encore temps de corriger de manière à s’assurer que le résultat final soit conforme à la réglementation.
Au niveau de la responsabilité, le maître d’ouvrage est responsable de la conception du bâti et devra respecter les deux étapes suivantes:
A la demande du permis de construire, il devra fournir une attestation qui tient compte de la réglementation thermique, c’est-à-dire la vérification de l’exigence du Bbio, et celle de la surface vitrée du logement, soit au minimum un sixième (1/6) de la surface habitable.
Puis à l’achèvement des travaux, le maître d’ouvrage devra fournir une attestation démontrant que le maître d’œuvre a pris en compte la réglementation thermique.
Cette attestation contiendra la vérification de la note de calcul du Bbio, de la CEP, de la TIC et celle des certificats des produits utilisés, ainsi que le résultat du test d’étanchéité à l’air.
Le test d’étanchéité à l’air doit être réalisé par un organisme qui a la qualification 871 Perméabilité à l’air de l’enveloppe de « Qualibat ».
Ces contrôles ne peuvent être réalisés, que par un bureau de contrôle, un architecte, un organisme certificateur ou un diagnostiqueur immobilier dans le cas d’une maison individuelle ou accolée.
Cet article est proposé par NOVATAIRM Logiciels thermiques.